En entrant sur la pelouse de l’Ellis Park de Johannesburg, l’Espagne avait en tête de ne pas revivre le syndrome suisse : dominer outrageusement, encaisser un but, re-dominer et perdre. Pour autant les Champions d’Europe n’avaient pas l’intention de renier leur style. D’entrée de jeu, ils se ruaient à l’attaque. David Villa trouvait la barre des 25 mètres (7’), Sergio Ramos manquait le cadre de la tête (11’) et Villa s’essayait encore depuis la gauche (14’).

Au quart d’heure, les Honduriens sortaient la tête de l’eau. Par deux fois, Iker Casillas semblait un peu tremblant sur des sorties au pied (15’ et 16’). Et l’on se disait que la Furia Roja allait de nouveau paniquer. Sauf que Villa était dans un grand soir. Sur son aile gauche, il mettait en route la mobylette, passait deux défenseurs d’un double contact d’école, un troisième d’un crochet avant de fouetter le ballon qui partait se ficher dans la lucarne de Noel Valladares, un peu court. Bien le bonjour de l’ex-Valencian (1:0, 17’) !

L'enfant maladroit
Enfin libérés, les Rouges redevenaient furieux. Seule la maladresse de Fernando Torres, tout juste revenu de blessure, permettait au Honduras de rester dans le match. De la tête (33’) puis du pied (33’ et 45’), le Liverpuldien manquait la cible.

Le syndrome suisse aux oubliettes, il s’agissait en deuxième période d’éviter le cauchemar hondurien : en 1982, les Espagnols avaient commencé leur "Mundial" par un humiliant nul 1:1 avec les petits poucets d’Amérique Centrale. Cinq minutes suffisaient aux hommes de Vicente del Bosque pour assurer l’essentiel : une montée de balle de Xavi, un centre en retrait de Jesus Navas et une frappe déviée de Villa, le tour était joué (2:0, 51’).

Dès lors, l’affaire était dans le sac. Sergio Ramos ratait le cadre d’un rien (52’), Villa manquait un penalty (62’) puis une occasion en or à bout portant (86’), Cesc Fabregas voyait son tir repoussé sur la ligne par un défenseur (66’). La punition couvait, couvait mais ne venait jamais. Preuve d’un léger manque de confiance de la Furia Roja, qu’il faudra corriger contre le Chili, dans un dernier match bouillant. Pour les Catrachos, il faudrait une succession de miracles pour se qualifier.