En général, quand on fait un remake, on ne change pas le scénario. Seulement les acteurs et quelques détails. L’Argentine et le Mexique, qui s’étaient déjà rencontrés en huitième de finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2006, ont respecté cette règle pour leurs retrouvailles au même stade d’Afrique du Sud 2010. Les Albicelestes se sont imposés 3:1 sur la pelouse du Soccer City de Johannesburg, et retrouveront l’Allemagne en quart de finale.

Le Mexique avait pourtant tout mis en œuvre pour ne pas vivre la même désillusion qu’en Allemagne. Ça commence avec une frappe de mammouth deCarlos Salcido qui s’écrase sur la barre (8’). Dans la minute suivante, Andrés Guardado tente aussi sa chance de loin, mais ça passe à quelques centimètres (9’). Sergio Romero n’a pas encore touché le ballon, mais a failli aller le chercher deux fois dans ses filets. Javier Hernandez s’essaie ensuite lui aussi à la frappe mais c’est de à nouveau une question de centimètres pour que le tableau d’affichage s’anime (14).

Les centimètres justement, ce n’est pas l’atout principal de Lionel Messi, mais le Barcelonais a d’autres atouts. Il se chauffe-t-il un peu les muscles en plaçant une accélération dont il a le secret, mais sa frappe en rupture ne surprend pas Oscar Perez. La deuxième inspiration du lutin argentin est la bonne. Sa merveille de passe en profondeur pour Carlos Tevez est bien anticipée par Oscar Perez, le portier mexicain sortant dans les pieds de l’attaquant, mais le ballon revient sur Messi dont la petite balle en cloche est prolongée dans le but par Carlitos (26’, 1:0).

Trop vite et trop précis
Le Mexique n’a pas le temps de ressortir la tête de l’eau que son propre défenseur l’enfonce à nouveau. Ricardo Osorio laisse échapper un ballon devant sa surface, Gonzalo Higuain est à l’affût, dribble Perez et pousse le ballon dans les filets (33’, 2:0). On passe tout près du 3:0 juste avant la pause quand ce même Higuain est en position idéale à la réception d’un centre de la droite de Maxi Rodriguez. Mais la tête du Madrilène est trop décroisée (43’). Il fallait juste être patient... Peu après la pause, Tevez se heurte à la défense mexicaine, le ballon revient à portée de l’Apache qui, sans se poser de questions, frappe de toute ses forces. Le Jabulani est trop rapide et trop bien placé - dans la lucarne droite - pour que Perez ne réagisse (52’, 3:0).

El Tri est sonné et tente de réagir par des frappes de loin, notamment de Barrera hors cadre (60’) et Salcido, boxée par Romero (62’). Mais c’est finalement de beaucoup plus près que les Aztèques vont trouver l’ouverture et des raisons d’y croire. Bien servi par Giovani Dos Santos, Javier Hernandez se retourne, enrhume Martin Demichelis au passage, et décroche une frappe du gauche dans un angle impossible (71’, 3:1). Il reste 20 minutes aux Tricolores pour refaire leur retard, mais l’Argentine attend depuis quatre ans une revanche contre l’Allemagne, qui l’avait éliminée de la Coupe du Monde de la FIFA 2006 en quart de finale. Les Sud-Américains ne permettront pas à leurs adversaires de rêver et conserveront leur marge jusqu’au coup de sifflet final.

L’histoire se répète, l’Argentine affrontera la Mannshaft au tour suivant. Elle espère cette fois vivre une revanche, et pas juste un remake.